Rossella Piccinno (1978) est diplômée, avec mention, en Cinématographie Documentaire et Expérimentale du Département de Cinéma de l'Université de Bologne (Italie), et a fait ses premiers pas en travaillant dans le cinéma d’animation et dans le théâtre de recherche. Elle débute dans la mise en scène en 2005, avec le court-métrage de fiction
Interno sei (2005), suivi par les documentaires Mauritanie : anciennes bibliothèques dans le désert (2006), To my Darling (2008), Voix de femmes natives et migrantes (2008), et le plusieurs fois primé « Hanna et Violka » (2009). Successivement, elle a obtenu un diplôme en Cinéma et Arts Numériques au Fresnoy, Studio National des Arts Contemporains, lors de deux années pendant lesquelles elle a réalisé le court métrage de fiction (S16mm) "La
mécanique de la grive" (2010) et l'installation vidéo interactive "Eruption of the end" (Prix des Amis du Fresnoy 2011). Actuellement elle développe, à travers plusieurs résidences, sa recherche entre le cinéma, l’art vidéo, la photographie.
Le travail de Rossella Piccinno explore les identités culturelles, les problèmes liés à la
discrimination ou les conflits dûs au pouvoir et aux jeux de rôle, dans la famille comme dans
les communautés. Elle travaille souvent sur la mémoire individuelle et collective et sur la relation que l’on développe avec le passé. Dans sa pratique on peut remarquer une utilisation fréquente d’images ou des films d’archives et une transversalité entre le cinéma du réel, la fiction, la photo, l'installation. Elle a débuté comme réalisatrice de films documentaires, et son approche reste liée à l’observation directe et à la recherche sur le «terrain», bien qu’elle détourne, de plus en plus, le documentaire sous d’autres formes. Elle aime penser l’art comme un prétexte pour
conduire une action de connaissance phénoménologique, personnelle ou partagée. Cette conception a dernièrement orienté sa pratique vers une approche qui mélange le genre performatif, cinématique et "ethnographique". Souvent elle utilise son travail aussi bien pour créer un espace de réflexion avec les autres, briser des stéréotypes, réinventer un
imaginaire, élaborer un trauma, ou encore réactiver un archétype.
Pendant ce CLEA, elle partage sa recherche autour de l’image en proposant au public des actions audiovisuelles collectives. Une façon pour expérimenter un cinéma « écologique et à km zéro », réalisé par les gens et pas seulement pour les gens, à partir des éléments qui sont propres à un territoire et à son histoire.